CFM INDOSUEZ Wealth Management - Rapport annuel 2019

18 Indosuez Wealth Management des dépenses de consommation énergétique directe des ménages a été diminuée de moitié. Il en va différemment des pays émergents non producteurs de pétrole dont les économies restent assez fortement dépendantes du prix de l’énergie. Plus globalement, c’est la variation de l’incertitude relative au risque géopolitique qui a été surveillée par les marchés, notamment celui des changes, en 2019. A cet égard, l’exercice passé s’est certes traduit par un léger renforcement des devises traditionnellement considérées comme refuge (franc suisse, yen japonais), mais les niveaux de volatilité des différents couples de devises sont généralement restés faibles. les marchés fi nanci ers en 2020 Il aurait été exagéré d’attribuer les mauvaises performances des marchés financiers en 2018 à une économie mondiale mal en point et il serait erroné de considérer que les bonnes performances de 2019 témoignent d’une machine économique tournant à plein régime. Qu’en sera-t-il alors en 2020 ? Certes, les marchés d’actions pouvaient paraître «chers» après avoir enregistré une performance proche de 30% en 2019 (indice MSCI «Monde» en USD), mais les métriques d’évaluation plus élevés devraient être contrebalancés par des perspectives bénéficiaires plus robustes. Les rendements des obligations gouvernementales quant à eux devraient demeurer à l’intérieur d’une bande de fluctuation relativement étroite centrée autour de leurs niveaux de fin 2019. 2020 est une année d’élection présidentielle aux USA, élection dont le résultat est hautement incertain et l’impact sur les marchés difficile à prévoir. Nous rappellerons simplement que jusqu’à la présidence de Donald Trump la politique monétaire de la Réserve fédérale US n’a pas semblé être influencée par les élections, ou par l’appartenance du président élu à un parti ou à un autre. Ces considérations sont pour partie remises en cause par l’émergence du coronavirus Covid-19 (un « cygne noir » selon l’expression de Nassim Taleb), événement imprévisible ayant des conséquences extrêmes. A l’heure de mettre sous presse, il est très difficile de chiffrer l’impact de l’épidémie. Ce que l’on peut dire, c’est qu’il s’agit d’un choc négatif touchant à la fois l’offre (la production) et la demande. A l’augmentation de l’incertitude quant à la croissance, répond la diminution de celle relative aux politiques monétaires. Celles-ci seront encore plus accommodantes qu’attendu initialement, ce qui devrait atténuer l’impact négatif sur les marchés financiers engendré par la diminution de la croissance. Achevé de rédiger le 5 mars 2020 Au sein des pays émergents, les situations divergent. Toutefois, à de rares exceptions près, les politiques monétaires sont restées stimulantes, ce d’autant plus que le risque externe des pays émergents semble contenu. Plus spécifiquement, nous soulignons la relance monétaire en Chine en dépit d’une inflation (4,5%) supérieure à l’objectif de 3%. Finalement, les pays ayant choisi d’arrimer leur monnaie au dollar US ont dû suivre l’exemple des États-Unis. C’est notamment le cas de nombreux pays du Moyen-Orient, tels que les Émirats arabes unis, le Qatar ou l’Arabie Saoudite. Des taux d’inflation négatifs ont caractérisé ces dernières économies tout au long de 2019, reflétant la relative faiblesse de leur activité économique. La posture accommodante de la Réserve fédérale US permettra le maintien des taux d’intérêt directeurs à un bas niveau dans ces pays, sans que cela suffise pour retrouver la croissance prévalant dans la période 2000-2015. envi ronnement géopoliti que , pr ix du pétrole , marché des changes On a pu observer en 2019 dans de nombreuses régions l’émergence d’un mécontentement populaire et d’une certaine agitation sociale. Il est tentant d’expliquer ces mouvements par un défaut d’efficacité des gouvernements en place et/ou par une grande inégalité de distribution des revenus. Toutefois, nous n’avons pu mettre en évidence un lien robuste entre ces deux facteurs. Alors que l’on pourrait s’attendre à ce que les pays combinant une faible efficacité de l’appareil gouvernemental et une inégalité élevée soient le plus sujets à de telles manifestations, cela ne se vérifie pas forcément, ainsi que le montre l’exemple du Chili. Ceci dit, ce type de risque doit être pris en compte à l’issue d’une année qui a permis de mettre plus en arrière-plan les problématiques de Brexit et de guerre commerciale. A l’évidence, le Moyen-Orient reste au premier rang de l’agenda en matière de risque politique. Cela était vrai en 2019 et cela devrait le rester en 2020. Outre son positionnement géographique, la forte croissance démographique (2% par an en moyenne) et la proportion très élevée de jeunes adultes au chômage (généralement entre 20% et 30%) représentent des défis particuliers. La région fait ainsi l’objet d’un jeu complexe entre puissances, régionales ou globales, désireuses d’élargir leur sphère d’influence à un moment d’affaiblissement du multilatéralisme. La variable la plus directement impactée par ces soubresauts est le prix du pétrole. Alors que celui-ci s’échangeait en moyenne à USD 65 le baril (WTI) en 2018, son prix moyen n’a été l’an passé que de USD 57 du fait du creux marqué de fin 2018 - début 2019. A dire vrai, les économies matures sont beaucoup moins sensibles au cours de l’or noir qu’à l’époque des chocs pétroliers des années soixante-dix. Aux USA, la part

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