CFM INDOSUEZ Wealth Management - Rapport annuel 2019

17 ralentissement. Rapport d’activité 2019 CFM Indosuez Wealth Management Pau l Wetterwa ld Chef Économiste Indosuez Wealth Management Quel contraste entre le quatrième trimestre 2018 et celui de 2019 ! Alors que l’exercice précédent s’était terminé par une correction très marquée des marchés financiers, il en est allé très différemment au quatrième trimestre 2019. Ainsi, toutes les classes d’actifs ont clôturé en beauté une année bien meilleure qu’attendu en affichant des performances positives. Les actions surperforment de façon significative les obligations. Dans le domaine obligataire, ce sont les segments les plus risqués qui sont les meilleurs performeurs. Les cours des matières premières se sont également inscrits généralement à la hausse, notamment l’or et le pétrole. Est-ce à dire que contexte macroéconomique et environnement géopolitique se sont drastiquement améliorés ? La réponse doit ici être nuancée. rési li ence de la croi ssance Le taux de croissance mondial s’est affaibli au cours de l’année écoulée, pour tendre probablement vers 3% en termes réels. Cependant, les craintes de récession ne se sont pas matérialisées. La première économie mondiale, les USA, a certes ralenti, passant d’un rythme de 3% en glissement annuel à fin 2018 à légèrement plus de 2% à fin 2019. Ceci reste toutefois une performance plus qu’honorable puisqu’elle représente grosso modo le double de celle de la zone euro. Cette dernière est parvenue peu ou prou à stabiliser la progression de son PIB aux alentours de 1%. Paradoxalement, la problématique du Brexit ne s’est pas traduite par une croissance britannique très différente de celle de la zone euro. Cette vision très agrégée cache la forte secousse subie un peu partout par le secteur manufacturier. Ainsi, il faut remonter à juin 2009 pour trouver une valeur de l’indice ISM (Institute for Supply Management) (qui reflète le climat d’affaires dans l’industrie US) inférieure à celle de décembre 2019. C’est assez paradoxal quand on pense que les mesures protectionnistes américaines Sans surprise, la Chine n’a pu échapper au ralentissement. visent entre autre à redynamiser l’industrie, mais c’est compréhensible si l’on se souvient que mondialisation rime avec interdépendance des processus de production. Sans surprise, la Chine (surnommée à tort ou à raison l’usine du monde), n’a pu échapper au ralentissement. Toutefois, si l’on en croit les chiffres officiels, celui-ci est resté mesuré, passant de 6,4% en glissement annuel à fin 2018 à près de 6% à fin 2019. Ceci signifie toujours que plus du tiers de la croissance mondiale est provenue de l’empire du Milieu. un marché du travai l robuste L’affaiblissement de la croissance ne s’est pas traduit par une détérioration du marché du travail dans les économies matures, soit parce que ledit affaiblissement n’a pas été suffisamment marqué, soit parce que le chômage est une variable retardée du cycle économique. Quoi qu’il en soit, le taux de chômage s’est inscrit à 3,5% aux USA en novembre 2019 (un plus bas depuis 1969), à 7,5% en zone euro en octobre 2019 (soit le plus bas depuis mai 2008), à 3,8% au Royaume-Uni en octobre (il faut remonter à décembre 1974 pour y trouver un taux de chômage inférieur), à 2,3% en Suisse (un plus bas depuis le printemps 2002). Finalement, nous nous devons de rappeler le changement structurel à l’œuvre en Chine depuis 2016: la population en âge de travailler y diminue année après année, ce qui limite à la fois la nécessité de créer des emplois et la croissance potentielle. inflat ion et politi ques monétai res Aux USA, la hausse des prix à la consommation est passée de 1,9% en glissement annuel en décembre 2018 à 2,1% en novembre 2019; au Royaume-Uni de 2,5% à 1,5%; au Japon de 0,7% à 0,5%; en zone euro de 1,9% à 1,3% (en décembre); en Suisse de 0,9% à 0,2% (en décembre toujours). Au-delà des différences de niveau ou de variation, ces chiffres ont en commun d’être soit inférieurs, soit égaux à l’objectif retenu par les banques centrales des pays mentionnés. Autrement dit, ces instituts n’ont pas de raison d’opérer un virage moins accommodant quant à leur politique monétaire.

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